Son histoire artistique est un voyage fascinant avec ses jeux de lumière à travers la nature, natures mortes, scènes de villes et paysages aquatiques…
Belgo-québécoise, Anne-Marie a grandi près du majestueux Saint-Laurent qui l’aura impressionnée toute sa vie. Sous la tutelle de sa mère, artiste multidisciplinaire, elle aura commencé à explorer le monde de l’art en utilisant crayons, pastel, fusain, plasticine et même de la glaise. À l’adolescence, la chance frappe à sa porte lorsqu’elle se voit poser pour des artistes jusqu’au célèbre Hugues de Jouvancourt. Celui-ci apprenant qu’elle pratique le dessin, il partagera avec elle des secrets de cet art.
Pivotant vers un nouveau medium, Anne-Marie n’aurait jamais songé à toucher à la peinture à l’huile jusqu’à ce que sa mère lui tende une toile vierge : « Tiens, peins ce qui te vient à l’esprit! Commence par le plus fatiguant, donc faire le fond… et ne gaspille pas la peinture!
Ainsi, sans modèle, sans aide, Anne-Marie réalise ‘ Étude de rouges ‘. Cette timide toile devient le début de son aventure dans la peinture à l’huile. Son père, qui est dans le marché de l’art, lui reprochera de ne pas suivre les règles du point d’or!
Étude de rouges, pommes (Mamy), huile, huile, 20x 16, 1975
Approfondissant sa quête artistique, Anne-Marie Bruens suit des cours particuliers d’art, de dessin et de peinture auprès de Solange St-Pierre (1946-1990). Après un travail acharné, elle obtient un certificat. Solange St-Pierre tient une place particulière dans son parcours; plus qu’une mentore, elle est devenue son amie proche et accompagnera Anne-Marie avec sagesse et amitié jusqu’à son décès.
Simplicité, enfants près de l’arbre, huile 18x24,1983
Maison Laporte, Boucherville, huile, 16x20, 1983
(Première maison habitée par la famille Bruens sur Marie-Victorin à Boucherville en 1959)
Célébrant ses succès, en 1983, son père finit par reconnaitre le travail et le talent de sa fille et sa place parmi les artistes cotés. Anne-Marie parait dans LE GUIDE B.L. DE LA PEINTURE 1983/84, LES ÉDITIONS B.L. par Louis Bruens.
"Dédicace : « À Anne-Marie, ma vedette de fille, en l’honneur de la parution de son nom dans mon premier livre. Son père sérieux et attentif, Louis Tintin, le 25 août 83
Souvenirs (roses victoriennes) ,huile, 16x20, 1990
Sa passion la guide vers des concours en Montérégie et des expositions à Montréal et à l’étranger, dont les Antilles. Elle participera à l’exposition internationale de Bridgetown Gallery dans la Barbade. Pendant vingt-quatre mois, elle enchante les spectateurs de Basseterre, à St-Kitts, avec une collection spéciale dédiée à cette île paradisiaque.
Brimstone Hill Fortress, Brouillard, huile, 20x24, 1994 (St-Kitts)
Untitled
Pour Anne-Marie, la magie de l’art ne s’adresse pas qu’aux adultes, une part d’elle partage cette étincelle créative en tant que professeure. Étant fille aînée des huit enfants, elle a toujours eu ce lien particulier avec les plus jeunes. Elle aime raconter des histoires et reproduire des rêves, elle cherche à éveiller l'émerveillement et l'éclat de l'imaginaire. Que ce soit à travers ses rôles de mère, d'éducatrice ou d'illustratrice, elle a su garder cette magie qui fait retomber en enfance, rappelant la joie et la simplicité par l’image.
Dans ses toiles, on retrouve ce désir de créer des univers où l'esprit ludique et la fantaisie permettent de franchir les frontières du réel pour explorer des mondes où tout devient possible.
Bataille de dragons, huile, 24x36, 2001
AMB, FG, Wilbert et le dé magique, Galia Media, Bouquin Bec, 2015
Au fil de sa vie, la peinture a été le moyen par lequel Anne-Marie aura partagé ce souffle de plénitude et de quiétude avec son public. Chacune de ses œuvres invite le spectateur à plonger dans un monde où la couleur, la lumière et l’eau se mêlent pour créer une expérience inoubliable. Elle cherche à faire ressentir une autre réalité, une paix intérieure.
Sous la chute, huile, 36x48, 2018
Jardin en lumières, huile,24x30, 2021
En outre, il est à noter que durant les premières années de sa carrière artistique, ses œuvres étaient signées sous son nom de femme mariée (Perreault) une coutume répandue à l'époque. Toutefois, après un divorce suivi d'un remariage, elle fit le choix délibéré de revenir à son nom de jeune fille. Cette décision ne fut pas seulement artistique, mais aussi une déclaration d'indépendance et de reconnaissance envers la femme autonome qu’elle désirait être. Ce geste marquait ainsi une nouvelle étape dans son parcours artistique.